EQUISTRO - Newsletter #3 Avril 2019

May the lungs be ever in your favour ! Le cheval a de bons poumons, certes… Mais son cœur est si performant que bien souvent, c’est l’appareil respiratoire qui fait figure de facteur limitant à l’effort ! L’arbre respiratoire du cheval est de plus assez douillet… Il est sujet à de nombreuses pathologies délétères pour la performance de notre sportif. Des maladies infectieuses, par exemple, peuvent être à l’origine de pneumonies. Mais il peut également être sensible à différentes formes d’asthme. La plus connue d’entre elles reste probablement la « pousse », ou RAO (Recurrent Airway Obstruction), l’asthme du cheval d’âge mûr : les bronches, enflammées par le contact avec des allergènes, produisent une quantité importante de mucus et se contractent, de façon réversible. Le meilleur, et en réalité l’unique traitement de cette forme d’asthme, reste de travailler sur l’environnement de notre athlète en limitant son exposition aux poussières et autres particules irritantes… Une baisse soudaine de performance… Et si c’était le cœur ? La pompe cardiaque est un réel pilier des qualités athlétiques de nos amis équins… Et pourtant il lui arrive quelque fois de faillir. Le mieux est l’ennemi du bien, dit-on parfois : le cœur du cheval est si grand que de temps à autre les informations électriques qui le parcourent ne s’enchaînent plus correctement. Le muscle cardiaque est si vaste que le premier train d’onde n’a pas le temps d’en faire le tour avant que le second prenne le relai ! Cela engendre une arythmie cardiaque du nom de fibrillation atriale, décelable à l’électro-cardiogramme. L’appareil locomoteur, clef de voûte de la performance. Un cheval boiteux ne gagnera pas les Jeux Olympiques, de toute évidence… Mais s’agit-il des tendons ? Du suspenseur ? D’une fracture phalangienne ? La boiterie n’est qu’un signe de douleur ou d’inconfort : nous voilà devant la scène du crime, mais qui est coupable ? Bienvenue dans le Cluedo de la pathologie locomotrice ! Je soupçonne le tendon fléchisseur superficiel dans le tiers moyen du canon, avec une forte inflammation… Rassurez-vous, une tendinite ne tuera pas votre petit pur-sang… Cependant, les inflammations tendineuses, principalement des antérieurs, restent une cause fréquente de baisse de performance chez les galopeurs. L’examen de choix pour les détecter reste l’échographie, mais mieux vaut prévenir que guérir : marchez, douchez, travaillez sur un sol adapté, palpez les canons avant le travail à l’affût d’une chaleur ou d’un gonflement… Figure 3 : Au centre de ce tracé d’électrocardiographie, seules les oreillettes du cœur se contractent, et ce de façon anarchique : on parle de fibrillation atriale. (3) Figure 4 : Un exemple de tendinite du fléchisseur superficiel confirmé à l’échographie… N’oubliez pas de palper les tendons de vos pur-sang à l’entraînement ! (4)

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