EQUISTRO - Newsletter #6 Juillet 2019

Comment axer mes séances vers une prise de masse musculaire ? L’entraînement ne portera ses fruits que s’il est intelligemment orienté vers la discipline pratiquée, et en accord avec les objectifs de performance fixés par le propriétaire ou l’entraîneur. Chaque type d’effort engendrera des modifications différentes au sein de l’organisme du cheval, sur un fond de génétique bien sûr, et à condition de fournir à notre athlète une alimentation adaptée. Toutes les fibres musculaires ne se ressemblent pas ! On peut même les classer en trois types, présentés dans la figure 2, en fonction de leurs préférences métaboliques : les fibres de type I utiliseront les nutriments en présence d’oxygène pour travailler lors d’efforts d’endurance ne nécessitant que peu de puissance. Les fibres de type II présentent les caractéristiques complémentaires… La génétique a elle aussi son mot à dire : chaque race de cheval, notamment, présentera des proportions variables des types de fibres musculaires. En outre, le cheval ayant été sélectionné génétiquement pour sa vitesse, la valeur de celle-ci sera difficile à améliorer grâce à l’entraînement : cependant, des séances bien conçues pourront moduler la part de chaque type de fibre « rapide ». Chez le cheval de course par exemple, il est intéressant de gagner des fibres de type IIa, apportant puissance mais aussi résistance lors d’efforts de sprint long. Les disciplines équestres sont nombreuses, et les schémas d’entraînement innombrables… Certains fondamentaux restent cependant à respecter, comme l’augmentation progressive de la durée et de l’intensité de l’entraînement, le préservation des périodes de repos, et la pertinence des exercices proposés : par exemple, pour gagner en capacité aérobie et donc en fibres musculaires de type I, il peut être intéressant de travailler sur des exercices de type trotting d’intensité modérée, tandis que des galops à vitesse soutenue et prolongés en extérieur permettront au cheval de cross de gagner en efficacité dans la filière lactique… Certains protocoles ont été testés sur des chevaux de course pour mesurer l’impact de l’entraînement sur le gain en endurance, force ou vitesse… En outre, il est intéressant de solliciter les groupes musculaires spécifiques à chaque discipline, en accord avec les objectifs de performance : musclons le dos de notre cheval d’obstacle par une utilisation raisonnée des enrênements sur un travail à la longe, ou la puissance de l’arrière-main de notre trotteur en terrain varié… Figure 2 : C’est en forgeant qu’on devient forgeron!

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