EQUISTRO - Newsletter #5 Juin 2019

Stress immédiat ou stress chronique : quand la physiologie s’en mêle… Face au défi ou au danger, notre cheval répondra en modifiant ses fonctions biologiques : comprendre comment s’organise cette réponse, qu’elle soit immédiate ou à plus long terme, constitue une clef pour mieux lutter contre ses effets potentiellement nuisibles. La réponse rapide de stress, tout d’abord, a pour but de préparer notre cheval à la fuite : le système nerveux dit sympathique, activé, permettra une amélioration de la vision lointaine par exemple, et une libération de catécholamines – famille de molécules dont l’adrénaline est une fière représentante - : les débits sanguin cardiaque et pulmonaire augmentent alors, les muscles et le cerveau sont davantage desservis en oxygène et glucose… Lors de stress chronique, d’autres acteurs rejoignent la partie, en particulier une triade d’organes responsable de la production des hormones glucocorticoïdes, communément appelées « hormones du stress » : sous la dépendance de l’hypothalamus dans l’encéphale, et de l’hypophyse, petite glande située à sa base, les glandes surrénales de notre cheval produiront, en réponse au stress de longue durée, une quantité importante de cortisol. Or cette hormone présente un large éventail d’actions dans l’organisme : elle induit non seulement une hausse de l’utilisation des réserves en graisse et protéines, mais inhibe également la croissance, et déprime le système immunitaire. Un cheval stressé sera davantage sensible aux infections, respiratoires notamment ! Un exemple parlant, et redouté de tous, des effets morbides du stress est l’apparition d’ulcères gastriques : bien que ceux-ci soient également sous dépendance du régime alimentaire, et de la sensibilité propre à chaque équidé, le stress a son mot à dire ! Sous l’action conjuguée des catécholamines et du cortisol, la muqueuse gastrique se trouve privée d’une bonne desserte sanguine. Impossible, dès lors, de produire le mucus et les bicarbonates protégeant la paroi gastrique de l’acidité du milieu… Ainsi celle-ci est rongée et s’ulcère. Attaquons le problème à sa source pour améliorer les conditions de vie de nos amis équidés ! Combattre les origines du stress reste probablement la meilleure façon de lutter contre ce dernier, en particulier lorsque notre cheval est soumis à des tensions chroniques, forme de stress la plus délétère pour son bien- être physique et mental, et par là-même pour sa performance. Figure 3 : Notre champion en concours : un cheval qui aime se dépasser ? Figure 4 : La mydriase, ou dilatation pupillaire : un signe de réponse immédiate au stress

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkwMjY=