EQUISTRO - Newsletter #2 Mars 2019

Quel que soit le type d’effort, veillons toujours à proposer à notre athlète une phase d’échauffement et une phase de récupération active, qui permettra l’élimination précoce de l’acide lactique. Après le travail, l’apport de minéraux peut également s’avérer intéressant : le chlorure de sodium comblera les pertes liées à la sudation, le calcium et le magnésium s’opposeront à l’apparition de tétanies tout en maintenant un bon tonus musculaire, le sélénium couplé à la vitamine E, ou la vitamine C neutraliseront les radicaux libres produits pendant l’effort… Enfin, développer un esprit sain dans un corps sain reste une clé de la performance : l’optimisation de la performance physique de tout athlète est dépendante de son bien-être mental. Adaptons donc le planning d’entraînement aux besoins éthologiques du cheval ! Pensons à ses besoins sociaux si celui- ci passe d’une phase de repos au pré à une période en box, soignons sa motivation en variant les types de sorties, préservons sa concentration en adaptant la durée de nos séances… Une maladie de la reprise… Focus sur la Monday disease Des erreurs d’alimentation ou de complémentation, associées à une reprise du travail trop brutale peuvent avoir des conséquences morbides… Penchons-nous sur cette maladie si redoutée qu’est la myosite d’effort, encore appelée « coup de sang », ou maladie du lundi. Au retour du travail, votre cheval est raide de l’arrière-main, il sue abondamment, est douloureux lorsque vous touchez ses muscles, voire manifeste des signes de colique ? Il est probable que votre athlète déclenche une myosite d’effort : appelez sans plus attendre votre vétérinaire ! La myosite correspond à une inflammation des muscles : lors d’une brusque demande énergétique en absence d’oxygène, une grande quantité d’acide lactique est produite. L’acidification qui en résulte a pour conséquence la dégradation de nombreuses cellules musculaires et le relargage dans le sang d’une molécule présente dans ces cellules, la myoglobine. Ainsi, dans les cas les plus graves où le pronostic vital peut être engagé, les urines de votre cheval seront colorées en marron par la myoglobine, qui, de surcroît, est toxique pour ses reins… Pour le soulager et prévenir les complications rénales, votre vétérinaire perfusera probablement votre cheval et luttera contre la douleur à l’aide d’anti-inflammatoires. Mais le réel traitement du coup de sang réside en sa prévention : il faut détecter l’erreur de gestion de l’entraînement que nous avons commise, et corriger notre planning et la ration associée ! Les coups de sang apparaissent le plus souvent lorsque l’effort demandé est trop violent par rapport au niveau d’entraînement du cheval, typiquement lors de la reprise ou si la durée d’échauffement est insuffisante. Des erreurs alimentaires favorisent également leur apparition : un cheval « trop nourri » en énergie, ou carencé en électrolytes (calcium, magnésium) et antioxydants (vitamine E, C ou sélénium) présentera d’autant plus de risques de déclarer une myopathie d’effort ! Figure 5 : Cheval en myosite d’effort (6)

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