EQUISTRO - Newsletter #12 Février 2020

Lorsque l’on suspecte un problème de fertilité venant d’un étalon, on peut calculer sa fertilité par chaleur afin de visualiser une baisse de fertilité anormale. Puis, on pourra réaliser un spermogramme, c’est-à-dire une analyse de la semence en laboratoire, pour diagnostiquer un défaut de qualité de la semence. Par ce biais, on évaluera entre autres : - le volume, - la concentration en spermatozoïdes, - la motilité des spermatozoïdes, - la proportion de spermatozoïdes anormaux - et le pH de la semence. V. Influence de l’alimentation sur la fertilité Le système immunitaire permet au poulain de se défendre contre les agents pathogènes. Il se développe tout au long de la vie, se renforçant au fur et à mesure des contacts avec les divers pathogènes Les anticorps maternels reçus par le colostrum sont le premier rempart du poulain contre les pathogènes. Ils décroissent progressivement tandis que le système immunitaire du poulain se met en place. Cependant la décroissance des anticorps maternels est plus rapide que la mise en place du système immunitaire, ce qui a pour conséquence de laisser le poulain vulnérable l’espace de quelques semaines vers l’âge de 2-3 mois, cette période est appelée « période critique ». En effet, les anticorps maternels ne sont plus assez nombreux pour protéger le poulain, mais ils sont encore trop présents pour permettre une vaccination efficace du poulain. Pour la fonction de reproduction, les juments ont des besoins nutritionnels plus importants et qui varient au cours du cycle. Ainsi, lors d’erreur d’alimentation, la fonction de reproduction est la première impactée : - Si la jument est trop maigre, elle perdra du poids pendant son cycle de reproduction ce qui peut provoquer une hypoglycémie et induire des problèmes de fécondité avec un allongement de l’intervalle inter-poulinage, à cause d’un anœstrus prolongé (absence d’ovulation pendant un temps anormalement long). Si la jument perd trop de poids pendant la gestation, cela peut avoir pour conséquences la naissance d’un poulain fragile, des dystocies (difficultés à la mise bas), et une baisse de la production laitière. - Si la jument est trop grosse, cela peut être à l’origine d’infiltrations graisseuses dans les muscles et surtout au niveau de la zone pelvienne et des ovaires ce qui peut provoquer des dystocies et notamment des disproportions fœto-maternelles. L’excès de matière grasses peut aussi atteindre la mamelle en remplaçant le tissu mammaire en tissu adipeux (graisse), réduisant ainsi la quantité de lait produit. Pour améliorer la fécondité, il faut que la jument ait des apports énergétiques suffisants lors de la période d’insémination. En effet, l’hypoglycémie chez une jument trop maigre inhibera l’ovulation. On préconise donc de faire un flushing, c’est-à-dire une suralimentation transitoire, modérée et croissante durant les 2 à 3 semaines entourant la saillie. Pour cela, on peut ajouter 1 à 2 kg de concentrés en plus et par jour selon le poids de la jument à cette période. Attention toutefois à ne pas trop suralimenter la jument au risque de la rendre trop grosse. Par ailleurs, afin d’améliorer ou maintenir la fertilité plusieurs éléments minéraux et vitaminiques sont utiles. Premièrement, l’apport d’anti-oxydants est intéressant chez l’étalon comme la jument afin de protéger les membranes cellulaires des gamètes (spermatozoïdes et ovules). On augmentera alors les apports en zinc, sélénium, et vitamine E.

RkJQdWJsaXNoZXIy NTkwMjY=