Comment gérer un cas d’anémie chez son cheval ?

Dans le sang, les globules rouges (ou hématies) sont les cellules qui contiennent de grandes quantités d’hémoglobine, une protéine responsable de la couleur rouge du sang, mais permettant surtout le transport optimal de l’oxygène à l’ensemble des cellules de l’organisme.
On parle d’anémie, lorsque la quantité circulante de globules rouges et d’hémoglobine dans le sang est diminuée, passant en dessous des valeurs de références. De ce fait, l’oxygène est moins bien distribué aux organes. C’est pourquoi l’un des premiers signes d’une anémie est la fatigue, à l’origine d’une baisse de performance. Mal oxygénées, les cellules génèrent plus difficilement l’énergie nécessaire à leur fonctionnement optimal.

Symptômes

Comme expliqué plus haut, le premier symptôme de l’anémie est la fatigue. Ensuite, lorsque que l’anémie devient plus marquée, on remarque notamment que les muqueuses sont anormalement pâles, décolorées. Par ailleurs, on observe une fréquence cardiaque plus élevée que la normale à l’effort.
Pour confirmer l’anémie et en trouver l’origine, un vétérinaire réalisera une prise de sang pour effectuer ses analyses. Si la quantité d’hématies et d’hémoglobine est trop faible, l’anémie est confirmée. Le vétérinaire examinera d’autres paramètres sanguins pour préciser le diagnostic et adapter le traitement et les examens complémentaires selon les causes probables. 

Principales causes d’anémie chez le cheval

L’anémie peut être due à une perte de sang (hémorragies) externe ou interne, une destruction des hématies (hémolyse) ou à un déficit de fabrication des hématies.
Les pertes de sang sont plus ou moins aisément identifiables : facile à observer lorsqu’elles sont externes et aiguës causées par traumatisme, rupture de vaisseaux sanguins ou pendant une chirurgie, il faudra en revanche recourir à des examens complémentaires (endoscopie, échographie) pour les hémorragies interne ou les saignements chroniques. Une hémorragie est considérée comme sévère dès lors que 30% du sang total a été perdu, soit environ 13L pour un cheval de 500kg.
L’hémolyse peut être due à une infection parasitaire, dont la plus connue est la piroplasmose causée par une infection par des parasites (Babesia caballi ou Theleria equii) logeant dans les hématies, à partir d’une piqûre de tique porteuse de ces parasites. Cela peut aussi être dû à une infection bactérienne causant alors l’ehrlichiose ou encore la leptospirose, à un virus (virus de l’anémie hémolytique infectieuse équine), à l’ingestion de végétaux oxydants toxiques (oignons, échalotes, poireaux), ou encore une maladie auto-immune.
Concernant les déficits de fabrication d’hématies, on peut citer des carences en éléments comme le fer, le cuivre, les vitamines B12 ou B9 nécessaires à la synthèse des hématies et de l’hémoglobine. Cependant les carences, notamment en fer, sont plutôt rare chez le cheval. En effet, les fourrages sont généralement très riches en fer (1 kg d’herbe déshydratée = 525 mg de fer), et les recommandations sont d’environ 40 à 50mg par kilo de matière sèche de la ration par jour.
D’autres causes de défaut de synthèse de globules rouges sont les infections chroniques et les insuffisances rénales chroniques ou encore des lésions de la moelle osseuse.

Solutions

Vous l’aurez compris, en cas de suspicion d’anémie chez un cheval, il est important de consulter un vétérinaire afin d’investiguer sur la cause et de mettre en place un traitement. Dans certains cas, la supplémentation en vitamines (notamment B9, aussi appelée folate ou acide folique, et B12) et en fer peut être d’un réel soutien lors d’anémie. C’est le cas surtout lors de fort parasitisme, de saignements pulmonaires induits à l’effort sévères, ou en période de convalescence faisant suite à une chirurgie par exemple.
Néanmoins, dans certains cas, la supplémentation n’est pas utile, voire néfaste, comme lorsque l’anémie est secondaire à une infection chronique par exemple.
De plus, les excès d’apport en fer, souvent considéré (bien qu’étant non prouvé) comme rehausseur des performances sportives d’un cheval peuvent s’avérer délétères. L’excès de fer peut en effet :
- Affecter la disponibilité d’autres minéraux présents dans la ration, tel le zinc, le cuivre ou le manganèse.
- Accélérer l’usure métabolique de la vitamine E et ainsi prédisposer aux lésions musculaires.
- Exposer à une baisse d’immunité (aggravée par les carences conditionnées en zinc et en vitamine E) et donc favoriser toutes les complications infectieuses.

Prévenir l’anémie consiste ainsi à assurer à son cheval une bonne santé, avec notamment une alimentation équilibrée et une prévention efficace contre les parasites.

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